Tiphaine, bénévole de la maraude du secteur Cadet,  nous fait le plaisir de raconter l’une de ses dernières maraudes en mettant l’accent sur les personnes que nous sommes amenées à rencontrer lors de nos balades.

 

Deux maraudes à mon actif à ce jour et j’en suis déjà ravie.

Ravie, en tant que luciole, d’apporter un peu de lumière, ne serait-ce qu’un court instant, à des hommes et des femmes isolé.e.s – totalement ou partiellement – de la société. 

Emue d’entendre leurs histoires, touchantes et différentes, parfois surprenantes ou quelque peu alambiquées. Pour certaines, je m’y attachais et – au fond de moi – j’essayais de comprendre ce qui ensuite a pu les faire basculer dans un quotidien quasi inhumain. Pour d’autres, l’incohérence des discours accompagnée parfois d’un petit grain de folie ou d’humour sont tels que j’en rigolais presque. Cela m’aide d’ailleurs à prendre un peu de recul pour ne pas rapidement être submergée par mes émotions (hypersensible de nature…).

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Ma première maraude m’a permis de casser un premier préjugé : il y a peu d’individus alcoolisés et agressifs. Il y a certes quelques exceptions mais il est temps d’arrêter de généraliser. 

J’ai trouvé les sans-abris globalement calmes et avenants. Quelques-uns restaient en retrait, habitués à être isolés ou honteux peut-être. D’autres souhaitaient échanger des banalités ou demandaient notre avis sur les tailles de vêtements par exemple. Et certains sont très bavards et amusants, enchainant les monologues et les blagues. 

Nous rencontrons sur nos itinéraires majoritairement des hommes, âgés en moyenne entre 50 et 70 ans (nous avons peut être tendance à les vieillir mais les conditions dans lesquelles ils vivent accentuent sûrement leurs traits physiques). Sans connaître de données chiffrées et n’étant pas experte dans le domaine de l’employabilité en France, je me demande s’il n’est pas plus difficile pour cette tranche d’âge de rebondir rapidement après une difficulté professionnelle (i.e. : licenciement ou faillite) et éviter ainsi une 

L’immigration est également un fléau, certains sans-abris parlant peu voire pas du tout le français. Un obstacle supplémentaire pour s’intégrer dans la société. 

Il semblerait que certains sans-abris ont un emploi mais dont la rémunération ne leur permet pas de trouver un logement décent. Ils ne peuvent sans doute pas remplir les nombreux critères que les propriétaires et agences immobilières requièrent dans un dossier de candidature. A contrario, certains ont un logement et bénéficient des aides étatiques en vigueur, aides qui sont malheureusement insuffisantes pour se nourrir et se vêtir convenablement.

Quant aux femmes que j’ai rencontrées, elles sont moins nombreuses. Il est rare de les trouver seules et sont souvent accompagnées d’hommes. 

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Histoires touchantes et amusantes

  1. L’enfant « fracassé » :

Homme d’origine martiniquaise, la 50aine, allongé sous quelques couvertures. Après avoir donné son avis sur la politique de certains présidents (Obama, Macron) – Il fallait se concentrer pour comprendre ce qu’il disait – il a mentionné à plusieurs reprises les maltraitances sur les enfants et répétait le terme « fracassé ». Au fur et à mesure, nous comprenions qu’il avait été « fracassé ». Nous l’avons écouté pendant un bon quart d’heure avant de partir.

Il nous adressait également des « je t’aime » entre deux discours et trois éclats de rire. 

 

  • Le fleuriste sub-urbain

Une rencontre intéressante avec un homme d’origine arabe qui parlait l’italien et le français. « Domicilié » dans le tunnel de Châtelet, j’ai été surprise par sa collection de fleurs superbement entretenues malgré l’absence de lumières. N’étant pas du tout « main verte », j’ai cherché à trouver l’astuce sans oser lui demander.  

C’est un bavard. De la géopolitique (qui, honnêtement, intéressait plutôt les garçons bénévoles) aux créations de cocktails « bien-être » miel-gingembre et épices médicinales, sa blague la plus marquante était la suivante : « si la France est riche, c’est parce que les arabes mangent du pain) – nous lui avions notamment donné une baguette ! ☺

  • L’agressive de Châtelet 

Nous étions prévenus. Ne pas s’approcher d’elle au risque de se faire insulter… Une des bénévoles a voulu tenter l’expérience et s’est dirigé vers elle. Restés éloignés, nous étions tout de même suffisamment proches pour entendre la femme crier : « c’est une heure pour dormir espèce de c****sse ». 

Nous n’avons pas insisté. 

  • Le Papi littéraire

Etant particulièrement sensible face aux sans-abris très âgés, j’ai été touché par celui-ci. Couché sur des cartons sous lesquels des livres étaient dissimulés. Un ouvrage de fiction était ouvert à ses pieds. Je lui ai demandé ses préférences littéraires et lui ai dit que je reviendrai lui donner des livres (le lendemain, j’y suis retourné à l’endroit où nous l’avions rencontré mais il n’y était plus).

  •  L’enseignant berbère-grec

Cet homme m’a également beaucoup émue. Nous l’avons d’abord rencontré sur un trottoir, en plein air avant de le retrouver à son « domicile » dans un des tunnels de Châtelet…rempli de rats (j’essayais de penser à Ratatouille). 

Hassan, originaire de Marrakech, il a vécu pendant 25 ans en Grèce. Son fils, Dionysos, habiterait là bas. Diplômé d’un bac scientifique et ancien enseignant (a priori), nous avons eu le droit à un cours particulier de grec passionnant sur les bases grecques : 

– métropole : metro = maître/ polis = ville, cité => ville-maître, ville maitresse ; 

– terme + phile : phile = ami => cinéphile : celui qui aime le cinéma ; bibliophile = celui qui aime les livres ; 

– terme + logue : logue : langue => psychologue = langage de la psyché ; podologue : podos = pied => langage des pieds, etc ; 

– mélissa = abeille ; 

– démocratie : démos = peuple/ kratos = pouvoir, puissance => la puissance du peuple ; 

 

 

 

En conclusion, cette activité solidaire que je prends très à cœur est une véritable expérience, très enrichissante pour moi et constructive humainement. 

Je pense que, le plus important pour eux, c’est de les considérer tout simplement comme des êtres humains, se mettre à leur hauteur pour échanger, les écouter et ne pas avoir pitié d’eux. Restons authentiques !  

Texte de Tiphaine L

Hello les lucioles,
Comme la semaine dernière pendant le couvre-feu, vous avez été quelques uns à nous demander si on poursuivait les maraudes malgré le confinement. Les maraudes correspondant à “une mission d’intérêt général” pour reprendre les mots du 1er Ministre, la réponse est OUI et aux mêmes horaires 🙂
Si vous avez la moindre question, contactez nous par mail et/ou rapprochez du référent maraude par téléphone. Bonne journée et bon courage à tous !
Couvre feu

Bonjour les lucioles,

Vous avez été quelques uns à nous demander si on poursuivait les maraudes malgré le couvre feu décrété la semaine dernière. La réponse est OUI et aux mêmes horaires 🙂
Il faudra bien sûr remplir l’attestation dérogatoire pour ne pas être inquiété en cas de contrôle. L’association se chargera de vous fournir un justificatif.
Si vous avez des questions,rapprochez du référent maraude par téléphone. Bonne journée ! 🙂

Crédit photo : Fondation Abbé Pierre

Oui
Hello les lucioles !
On commence la semaine avec une excellente nouvelle. La France poursuit son déconfinement et nous revenons dans la course !
Nous voilà de retour dès ce vendredi pour nos maraudes hebdomadaires (secteurs Place d’Italie et Cadet) en étant plus vigilants encore sur les précautions d’hygiène à adopter.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’infos et répondre à toutes vos questions par mail : labaladedeslucioles@gmail.com ou par téléphone.

Votre santé et celle des personnes sans-abris sont notre priorité à toutes et tous.
Nous sommes une petite association et n’avons pas les compétences pour permettre des maraudes sans crainte, nous sommes vraiment navrés de ne pas aider les personnes sans-abris pendant cette période, c’est un vrai crève-coeur.
Nous sommes une petite association et n’avons pas les compétences pour permettre des maraudes sans crainte, nous sommes vraiment navrés de ne pas aider les personnes sans-abris pendant cette période, c’est un vrai crève-cœur.

Nous avons bien entendu hâte de vous retrouver, en bonne santé, dès que la situation le permettra. Nous vous tiendrons informés de la suite des événements.

En attendant, prenez soin de vous !

Parmi nos bonnes résolutions pour cette année 2020, que la Balade des Lucioles soit reconnue d’intérêt général. C’est désormais chose faite  !!!

Bravo à l’équipe pour son implication qui a abouti à ce résultat

Qu’est-ce que ça change ? « Une association d’intérêt général est, en droit fiscal français, un organisme qui peut, au vu des critères de l’administration fiscale, émettre des reçus fiscaux au bénéfice de ses donateurs ». (source : economie.gouv.fr)

En gros : tout don de votre part peut désormais vous faire bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu.

Faire un don

Un énorme merci à nos bénévoles qui ont participé à la réunion de l’association dans les locaux que la mairie du 11ème nous a prêté ce jeudi 21 novembre.

Nous évoqué toutes les avancées depuis la dernière réunion du mois de septembre.

Nous avons pu prendre des décisions sur les nouveaux projets et discuter des achats nécessaire.

Le compte-rendu est disponible et a été envoyé à tous nos membres.

La balade des lucioles

En voilà une bonne idée de se retrouver juste avant la rentrée ! 😁
C’était hier au parc Montsouris qui est un peu notre QG par beau temps. 😎
Au menu : pique-nique, jeux et surtout bonne humeur !
Bonne rentrée à ceux qui reprennent le chemin du boulot et n’hésitez pas à nous rejoindre pour nos maraudes si le cœur vous en dit ! 😉

Merci aux lucioles qui sont venues partager un bon moment au parc Montsouris dimanche 21 juillet, un moment convivial avec le soleil et la bonne humeur.

Prochain événement fin août/ début septembre.

Merci à nos bénévoles et adhérents qui ont participé à la réunion de l’association dans les locaux que la mairie du 11ème nous a prêté.

Une soirée très instructive avec de nouveaux projets.

Le compte-rendu est disponible et a été envoyé à tous nos membres.

La balade des lucioles

Un grand merci à notre trentaine de bénévoles qui nous ont rejoint au restaurant de l’association “La Table Ouverte” à Paris 18ème.

On s’est régalé et nous avons partagé un très bon moment !

A refaire très vite !

Bonne nouvelle, nous commençons un partenariat dans le quartier d’Austerlitz / Place d’Italie, avec le restaurant Neromora qui nous offre plus de 40 plats chauds tous les mercredis et vendredis soir.

L’accueil est convivial, et les plats succulents.

Il se trouve au 36 Boulevard de l’Hôpital, 75005 Paris.

Un petit aperçu de la carte sur leur site : http://neromora.fr

Bonjour les lucioles, histoire d’oublier la pluie de ce jour, quelques photos de l’aprèm pique nique d’hier 😊.
Encore merci à ceux et celles qui étaient présents, on a même eu un peu de soleil c’était vraiment un super moment. 
On refait ça en septembre ☺. 
Bonne journée à tous et à toutes.

Bonne nouvelle nous avons finalisé les partenariats avec 4 boulangeries du quartier d’Austerlitz, on peut donc faire des balades dans ce quartier les mercredis soirs.
Rejoignez nous

Contactez-nous pour plus d’infos !

Recharger un téléphone ou une tablette, réchauffer un plat, consommer une boisson chaude sont des gestes habituels mais souvent compliqué pour un sans-abri.

Cependant, un réseau s’est mi en place, il se nomme Le Carillon. A Paris, ce n’est pas moins de 200 commerçants qui y adhèrent, et ces derniers offrent ce genre de service.

Un autocollant est collé dans les devantures des magasins ainsi les SDF savent qu’ils y seront bien accueillis.

Avec l’autocollant figure quelques pictogrammes des services proposés (WC, recharge, boisson chaude,…)

Le concept s’exporte dans les autres ville tel que Lille, Nantes, Lyon et Marseille, mais également à l’étranger.

Pour obtenir un autocollant : https://www.lecarillon.org/